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Santé : interdire le protoxyde d'azote

Strobo Mag

L’usage récréatif du protoxyde d’azote, de plus en plus répandu parmi les jeunes en Europe, suscite une inquiétude croissante parmi les autorités sanitaires.

Utilisé traditionnellement pour ses propriétés anesthésiques dans le milieu médical ou en cuisine pour les siphons à chantilly, ce gaz est désormais détourné de son usage initial, entraînant des risques graves pour la santé. Selon un rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), l’inhalation de protoxyde d’azote peut engendrer des lésions du système nerveux et d’autres complications sérieuses. Les dangers liés à sa consommation sont multiples : asphyxie, pertes de connaissance, brûlures dues au froid, et troubles neurologiques.

Les statistiques sont alarmantes : le nombre d'intoxications a explosé, passant de moins de dix cas signalés avant 2018 à plus de 450 incidents graves en août 2024. De plus, la consommation est fréquente chez les adolescents, avec 5,5 % des élèves de 3ème ayant déjà expérimenté ce produit.

Aux Pays-Bas, la vente de protoxyde d’azote est interdite depuis le début de l’année 2023. Au Royaume-Uni, le gouvernement a annoncé une interdiction similaire, évoquant les comportements antisociaux liés à son usage. En France, un premier texte a été adopté en mai 2021, interdisant la vente de protoxyde d’azote aux mineurs et dans les débits de boisson. Cependant, l’efficacité de cette loi est remise en question, notamment en raison de la vente en ligne, où les contrôles d’âge sont limités.

Pour faire face à cette problématique, une nouvelle proposition de loi vise à renforcer ces restrictions par des mesures plus strictes. Cette proposition inclut l’interdiction totale de la vente de protoxyde d’azote aux particuliers, la pénalisation de la détention et de la consommation, et l’inscription du produit sur la liste des stupéfiants.

Les commerçants seraient tenus d’exiger une preuve d’âge et des circuits de vente réservés aux professionnels de santé et de la gastronomie seraient établis.

Face à l’essor de ce phénomène, la réponse législative s’impose comme une nécessité urgente pour prévenir les accidents graves et les conséquences dramatiques liées à la consommation de ce gaz.

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