Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ferme, pour blessures involontaires aggravées pour l’accident de la route qu’il a causé en février 2023, alors qu’il était sous l’emprise de stupéfiants.
Ce 10 février 2023, Pierre Palmade prend la route après un week-end de consommation de produits liés au chemsex dans sa maison de campagne. A 18h45, sur une route départementale de Seine et Marne, il percute violemment un autre véhicule qui arrive dans le sens inverse sur la voie opposée. Trois personnes, un homme, sa belle-sœur et son fils, s’y trouvaient et sont grièvement blessés. La femme, enceinte de 6 mois, perd son bébé. Également blessé, Pierre Palmade se réveille ensuite à l’hôpital sans aucun souvenir de l’accident qu’il a causé. Les deux personnes qui l’accompagnaient dans sa voiture ont pris la fuite. Elles se rendent ensuite et ne sont pas poursuivies.
Voilà les faits pour lesquels l’humoriste a été jugé en novembre au tribunal correctionnel de Melun. Le procès s’est ouvert sur un débat juridique. L’avocat des victimes a regretté que Pierre Palmade ne puisse être poursuivi pour la mort du nourrisson. L’humoriste a répondu qu’il se sentait « dépassé » par ce débat juridique, mais qu’il garderait la mort de ce bébé sur sa conscience. L’homme et la femme blessés ont ensuite raconté les dégâts d’un accident qui a bouleversé leurs vies, laissant des séquelles physiques et psychologiques profondes et irréversibles.
Une vie d’addictions
Lorsqu’il a été appelé à la barre, l’humoriste a décrit une vie d’addictions, d’abord à la cocaïne, qui, a-t-il l’impression, l’a d’abord aidé à assumer son homosexualité, puis depuis 2020 à la 3-MMC, qu’il s’injectait en intraveineuse, un produit utilisé couramment dans un contexte sexuel. Il a également informé le tribunal, qu’il était abstinent, depuis une rechute il y a quelques mois (il avait alors été aperçu en club à Bordeaux) et qu’il suivait une psychothérapie et un programme aux Narcotiques anonymes pour lui permettre de ne plus consommer.
Un traitement médiatique un peu plus sobre
Le traitement médiatique du procès par les médias aura été plutôt sobre si on compare avec l’année précédente. C’était la première fois que le chemsex faisait irruption de cette manière dans la vie médiatique et beaucoup de médias avaient alors versé dans un sensationnalisme aux relents homophobes. « Sexe, cocaïne, descente aux enfers et vies brisées» avait notamment titré Paris Match… « On fait un amalgame, en mélangeant le sexe, la drogue et cet accident terrible. Ça va encore être la faute de ces méchants homosexuels qui se droguent. On les représente encore comme des irresponsables qui font l’amour à tout va et qui prennent tous des produits », dénonçait à l’époque dans les colonnes du Huffpost l’homme politique Jean-Luc Roméro-Michel, dont le mari est mort lors d’une soirée chemsex. Certes, certains sont encore allés chercher un ancien compagnon de l’humoriste pour dénigrer ce dernier. Mais globalement, les sujets sont restés plus factuels. Pour ce qui concerne au moins la presse généraliste. De la presse de droite ou d’extrême-droite, on n’attend pas grand chose.
Le 9 décembre, Pierre Palmade, qui n’a pas fait appel du jugement, a été incarcéré à la prison de Gradignan, près de Bordeaux, a rapporté BFMTV. Il a été placé à l’isolement et ne croisera pas d’autres détenus. Un traitement réservé aux détenus « sensibles », comme les juges, policiers ou célébrités. Il pourra bientôt demander un aménagement de sa peine auprès d’un juge d’application des peines.