Articles / interviews

Queer Figures Expo

Julien Claudé-Pénégry

Lou Dvina, illustratrice engagée, expose au cœur de la librairie Violette & Co jusqu’au 29 décembre. Queer Figures Expo expliqué par sa créatrice.

Cette expo fait écho à la sortie de ton roman graphique adulte Mary Read & Ann Bonny. Sont-elle la quintessence de ces Figures Queer qui peuplent tes créations ?
Cette exposition est construite autour de Mary Read & Ann Bonny et du travail de recherches et storyboard que j’ai effectué. Autour de ce travail, je présente d’autres illustrations de personnages historiques, mythiques ou inventés. Mon travail pour le roman graphique est issu de la même démarche que dans mon travail d’illustration. J’ai commencé par faire des recherches historiques sur ces deux femmes pirates du XVIIIe siècle, et c’est en me rendant compte de l’invisibilisation de leur lien romantique que j’ai eu envie de proposer ma propre version, dans l’idée, comme pour le reste de mon travail, de faire ressurgir des figures queers du passé et de notre culture pour avoir des fondations sur lesquelles inventer nos vies et construire nos identités.
 
Comment définis-tu l'univers queer dans le milieu de l'illustration ? 
Je ne sais pas si il y a une définition commune, j’ai l’impression que nous sommes de plus en plus de personnes queers à tenter de proposer des représentations queers en illustration. Du fait que les personnes LGBTQ+ sont sous-représentées ou mal représentées par des personnes non-concernées dans l’environnement visuel, je pense qu’on est de nombreux artistes à ressentir le besoin de créer des images queers.
 
Tu questionnes la réinterprétation graphique de l'héritage lesbien en y mêlant les codes contemporains. Où en es tu de ce travail et comment le vois-tu évoluer avec le temps ? 
Depuis quelques années, je m’intéresse à la sous-culture lesbienne et plus particulièrement aux figures inventées ou historiques qui en font partie. Parfois, il y a une explication historique, parfois, c’est une affinité avec les existences lesbiennes qui font que telle ou telle figure fait partie de notre culture. La culture lesbienne est une culture qui se chuchote, on apprend de bouche à oreilles ce que sont nos références communes, or pour se sentir exister, faire communauté et s’inventer, on a besoin de s’appuyer sur une culture préexistante. L’endroit où je tente de mettre ma pierre à l’édifice c’est en croisant mes recherches universitaires que je déploie en conférence, et l’illustration. Je creuse ainsi des personnages, comme la Vampire, des symboles, comme la Violette, des personnages historiques comme Ann Bonny et Mary Read, et au terme de ces recherches j’en propose une interprétation graphique. C’est autour de ce travail précisément que s’articule Queer Figures.

Queer Figures de Lou Dvina, jusqu'au 29/12 chez Violette and Co, 52 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11.

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