Toujours sur le départ, Leona Winter, la drag queen de 29 ans qui est arrivée en finale de la troisième édition de Drag Race France, revient sur son parcours.
Qui est Leona Winter et le garçon quand Léona n’est pas là ?
Leona est une drag Queen, chanteuse, reine de beauté, qui voyage beaucoup mais qui n’est jamais fatiguée de rencontrer son public. Et Rémy, donc moi en civil, est exactement la même personne, mais avec un peu plus de timidité et d’insécurités que son alter ego.
Tu as fait partie du cast de Drag Race France #3. Comment ça se passe Drag Race en réalité ?
Pour faire partie de Drag Race France, rien de plus simple : il suffit de participer au casting, de passer plusieurs étapes qui permettent de juger de la personnalité, des qualités artistiques et humaines de chaque personne. Et si vous avez tout ce qu’il faut pour pouvoir être la prochaine reine du drag français, et bien tadaaaa vous êtes pris pour la nouvelle saison !
Peux-tu nous parler de l’envers du décor ?
Je ne peux pas t’en dire grand-chose malheu-reusement, et puis ce serait dommage de connaître vraiment l’envers du décor. Cependant, il faut savoir que c’est une aventure périlleuse, intense, qui peut construire une carrière, ou pas. Donc, si vous aimez les sensations fortes, les faux cils et les paires de talons tous les jours, lancez-vous !
Question ambiance entre ce que l’on voit à la télé et la réalité, y a-t-il des grosses différences ?
Je ne sais pas si les autres saisons ont été aussi soudées que notre saison 3, j’en doute même, mais nous avons une belle complicité avec mes sœurs cette année, ce qui fait du bien à l’âme ! Pas de bataille d’ego, pas de crêpages de chignons, juste du kiff et l’envie de faire du beau spectacle pour le public qui vient nous applaudir ! Et ça fait plaisir !
Au-delà de Drag Race, avoir un esprit sarcastique est dans l’ADN même du drag et cela pour être autant envers une autre drag ou un sujet de société. Ça semble être le moyen d’expression des drag queens. Peux-tu nous en dire un peu plus là-dessus ?
Dans la vie, il faut bien rigoler non ? Et bien c’est l’arme qu’on utilise. Un humour grinçant, voire pinçant, mais qui cache en réalité une vraie envie de faire avancer les choses sur des sujets qui nous touchent, de près ou de loin ! Si nous nous n’ouvrons pas la voix, qui pourrait oser trouver sa voie tout seul ?
Le drag sert-il en fin de comptes socialement ou communautairement à faire des mises en causes sur des sujets précis ?
Évidemment. Moi je me bats depuis toujours contre le harcèlement scolaire, l’abandon animal, ou plus récemment, sur l’éducation autour du VIH. Des sujets qui me touchent personnellement. Et chaque Queen a ses propres combats.
Tu as annoncé ta séropositivité au VIH à l’antenne, comment as-tu vécu l’annonce de cette nouvelle et comment gères-tu cela maintenant ?
Premièrement, et très égoïstement, cette annonce m’a fait du bien. Ça m’a libéré du poids du secret. Aujourd’hui ça me permet d’être en accord avec moi-même, et pouvoir aider ceux qui se sentent rejetés parce qu’ils sont séropositifs. La sensibilisation reste le nerf de la guerre. Je rêve du jour où plus aucun cas de VIH ne sera détecté dans le monde, et où on pourra soigner ceux qui l’ont eu. Et entre temps, je continuerai d’aider à l’acceptation de cette situation difficile à encaisser.
As-tu eu des retours négatifs à l’issue de cette annonce ?
Non, pas vraiment, alors qu’on a toujours peur de l’annoncer par rapport au regard des autres. Cependant, il y a pourtant toujours des gens qui ne connaissent pas, qui ne comprennent pas ou même qui vous veulent du mal. Et c’est pour ça que j’ai décidé de briser le silence, de libérer la parole. Faire en sorte que le VIH ne soit plus un sujet méconnu, sans le banaliser, en rappelant l’importance de se faire dépister, en rappelant la gravité du sujet mais sans dramatiser pour ne pas faire peur. Là est le cœur du combat.
De manière générale que retiens-tu de cette aventure ?
Une aventure humaine incroyable, la rencontre avec une nouvelle famille. L’intensité et la difficulté des épreuves, la magie de se montrer à nu sur scène… bref un cocktail d’émotions inoubliables !
Et toi à titre personnel, comment te projettes-tu dans l’avenir ?
Je travaille sur un nouveau show : du chant, du rire, de l’ambiance ! Tout pour passer un bon moment ensemble, et ce au plus près du public, que ce soit sur la capitale ou partout en France ! Je rêve grand, je rêve loin ! Alors qui sait, pourquoi pas l’Eurovision ou le premier show sur la lune ? Ce serait certainement le meilleur moyen d’être au plus près des étoiles.