Bonne rentrée ! Il ne faut pas s’absenter bien longtemps pour voir une cavalerie déblatérant des propos plus affligeants les uns que les autres sur des sujets qui ne les concernent absolument pas. L’été aura suffi pour nous offrir son lot.
J.K. Rowling & Co
Vous n’aurez pas manqué que pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, la médaillée d’or de boxe poids welters Imane Khelif a été la cible de ragots sur son sexe. Il aura fallu que l'Italienne Angela Carini contre qui elle combattait déclare à la presse qu'elle n'avait « jamais senti un coup de poing comme celui-ci » pour que tout parte en vrille. Et qui est-ce que l’on retrouve en tête de gondole sur les réseaux sociaux pour y aller de ses petits mots diffamants ? Notre bien aimée J.K. Rowling. L'auteure de Harry Potter qui fait l'objet de critiques depuis plusieurs années pour ses commentaires sur les personnes transgenres, a fait partie de ceux qui ont critiqué l'inclusion de Khelif dans les Jeux olympiques, qualifiant à tort la boxeuse d'« homme ». « Regardez ceci, puis expliquez pourquoi vous êtes d'accord pour qu'un homme batte une femme en public pour vous divertir », a écrit Mme Rowling sur X. « Ce n'est pas du sport ». Et puis l'auteure J.K. Rowling s’est murée dans le silence sur son fil X (anciennement Twitter), après qu’Imane Khelif a déposé une plainte en France pour cyber harcèlement présumé à la suite de ses déclarations.
Quelques jours plus tard, le 13 août, le magazine Variety a rapporté qu’en plus de Rowling, l'ancien président Donald Trump et le propriétaire milliardaire de X, Elon Musk, étaient mentionnés dans le procès de Khelif pour avoir fait ou partagé des commentaires concernant son genre. Un trio de choc sans gêne, ni empathie et qui crache à l’envie sur ceux qu’ils ont dans le collimateur.
Alain Delon
Revenons aussi en mode tristesse mais pas trop, sur le décès d’Alain Delon. Alors oui, la légende de l’acteur se limitera à sa carrière cinématographie. Mais de là à l’encenser, il ne faut pas exagérer non plus. Il enchaînait les sorties polémiques. Souvenons-nous de la réponse qu’il avait fournie à Anne-Sophie Lapix, dans C à vous sur France 5, en septembre 2013 : « il n'y a plus de différence, il n'y a plus de respect maintenant. Je suis désolé de le dire. Je n'ai rien contre les gays qui se mettent ensemble, mais, pour moi, c'est contre-nature. On est là pour aimer une femme, pour courtiser une femme, pas pour draguer un mec ou se faire draguer par un mec.» Que peut-on vraiment penser d’un homme qui prononçait des phrases qui lui ont valu d'être qualifié de « raciste, sexiste et homophobe » par de nombreuses associations, comme le précise dans un portait France Culture ? Ben pas grand-chose.
Patrick Sébastien
Dans le même ordre, l’animateur saltimbanque Patrick Sébastien vient de sortir un ouvrage intitulé J’ai déplacé l’éléphant. Dans une chronique sur Slate du 18 août, on découvre qu’il a titré un des chapitres Un travelo nommé désir pour parler des thématiques LGBTQIA+. Pardon, qu’est ce que vous voulez dire ? On ne comprend pas bien. Et d’expliquer : «la confusion la plus fréquente est entre les transsexuels et les travestis. Petit cours de différence appliquée : un transsexuel s'est débarrassé de ses attributs masculins. Un travesti s'habille en femme mais les a gardés. Ce que m'a très bien imagé un ami grand chef cuisinier étoilé :–) Une poêle, c'est pas une marmite ! ». Propos dégradants et vision arriérée d’un macho mal léché qui confond certains concepts comme transsexualité et transidentité. Soyons clément et laissons-lui le bénéfice du doute... ou pas !