Articles / brèves

Coco, le site de rencontres cul, enfin fermé !

Patrick Thévenin

Impliqué dans de nombreuses agressions homophobes, mais aussi repaire de pédo criminels et trafiquants de drogues, le site de rencontre Coco dans le viseur de nombreuses associations est démantelé.

Bonne nouvelle, le site de rencontre coco.gg (pour Cocoland) qui se voulait le premier chat de cul ouvert à tous et à toutes, hétéros comme homos ou trans, est enfin fermé. Créé en 2003, ce site à l’inscription on ne peut plus simple - il suffisait de renseigner âge, genre, code postal sans vérification aucune - était pointé du doigt depuis plusieurs années pour accueillir et favoriser pédocriminalité, prostitution organisée, trafic de stupéfiants, revenge porn et autres joyeusetés. La volatilité des messages (effacés au bout de quelques heures), l’absence totale de modération, la facilité d’emploi du site l’ont rendu à la fois populaire (le site annonçait 500000 connexions mensuelles), mais l’ont aussi transformé en un repaire d’individus animés de sombres desseins. Ces derniers mois, le site a été impliqué dans de nombreuses agressions homophobes qui ont fait la une des médias. En 2018 Michel Sollossi a été tué à coups de couteaux par un homme rencontré sur Coco, le site est visé dans la sordide affaire des viols de Mazan où un homme droguait son épouse et la livrait sexuellement à des hommes recrutés sur Coco, sans compter les nombreux pédophiles qui l’utilisaient pour approcher des jeunes filles ou garçons (notamment l’ancien chanteur du groupe Il Etait Une Fois). Et ce alors que depuis de nombreuses années, les associations de protection de l’enfant comme les structures LGBT alertent régulièrement le gouvernement des dérives de Coco. D’ailleurs, devant la multiplication des agressions homophobes (sans compter toutes celles passées sous silence par des personnes n’osant pas aller porter plainte à la police), en octobre 2023 SOS Homophobie lançait un appel aux services publics demandant la fermeture du site.

Il aura fallu que les agressions homophobes se multiplient ces derniers mois pour que le gouvernement se décide enfin à réagir. Gérald Darmanin annonçait enfin la dissolution de Coco en mai dernier, une décision effective depuis hier et désormais toutes les personnes essayant de se connecter à Coco seront accueillies par une bannière de la gendarmerie nationale.

Une bonne nouvelle donc, même si les autres sites de rencontres LGBT plus classiques ne sont pas sans risques et qu’il convient d’user de prudence devant la recrudescence des agressions. Comme l’expliquait un communiqué du parquet de Paris publié dans la foulée de la fermeture du site Coco où on apprend qu’entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024 que pas moins de 23.051 procédures judiciaires en lien avec la plateforme coco ont été ouvertes et que 70 parquets sur l’ensemble du territoire national, ont transmis des procédures impliquant la plateforme coco.fr, au préjudice de 480 victimes.

Partager:
PUB
PUB