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“Tu penses à moi ?”: Un film pour sensibiliser à la dépendance à la cocaïne

Informer le public, les usagers et leur entourage sur la dangerosité de la cocaïne et inciter le consommateur à interroger sa propre consommation et sa relation au produit. Tel est l’objectif de la nouvelle campagne de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

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Cette communication prend la forme d’un film d’animation d’1 minute, qui sera diffusé du 8 mai jusqu’à fin juin. Dans la vidéo, une voix off demande à la manière d’un.e amoureux.se “tu penses à moi?”, “tu penses à moi un peu? Beaucoup? A la folie?”. Sur un ton apparemment léger, le clip illustre en fait l’emprise que peut avoir la cocaïne sur les personnes qui en consomment. Avec ce message final: “Pour la quitter, parlez de votre dépendance à la cocaïne”. 

A l’origine de cette campagne, plusieurs constats:

Tout d’abord, une multiplication par quatre en vingt ans des consommateurs ayant expérimenté la cocaïne. Ce phénomène peut s’expliquer par divers facteurs: une plus grande disponibilité du produit, une pureté de plus en plus élevée et une tendance à la baisse du prix. 

Ensuite, il y a un souci d’image et de perception. La cocaïne est encore trop fréquemment perçue comme énergisante, un « booster » de performance intellectuelle, physique et/ou sexuelle. Elle est, à tort, encore associée à la fête, aux milieux aisées et urbains alors que sa consommation touche de plus en plus de personnes, dans toutes les catégories socio-professionnelles, y compris en milieu rural.

Les conséquences de cet usage en hausse sont nombreuses. Pour commencer, elles sont sanitaires. La consommation de cocaïne entraîne des risques de dépendance et des effets somatiques associés pouvant apparaître dès la première prise ou pour un usage occasionnel. Son usage peut entraîner de nombreuses complications sévères pouvant aller jusqu’au décès : troubles neurologiques, cardiologiques ou vasculaires, respiratoires, psychiatriques, infectieux, dermatologiques, ORL, etc. La cocaïne est responsable de 10 000 hospitalisations par an. Les recours aux urgences ont augmenté de 17 % en un an, entre 2022 et 2023, etsont en forte augmentation depuis 2020*.

Au-delà des aspects sanitaires, les impacts sur la vie quotidienne des consommateurs sont réels, avec des risques de marginalisation et de mise en péril de la stabilité professionnelle et personnelle. 

Problème, contrairement à ce qui existe pour d’autres produits, il n’existe aucun traitement de substitution à la cocaïne pour le moment. Seules certaines approches médicamenteuses associées à des thérapies psychiatriques, psychologiques et sociales, semblent prometteuses.

D’où la nécessité de s’informer et, pour celles et ceux qui souhaitent mettre fin à leur consommation, de se tourner vers des professionnels. Pour pouvoir enfin ne plus penser du tout à la cocaïne.

Pour en savoir plus: https://www.drogues.gouv.fr/ 

  • (source Santé Publique France, données du réseau de collecte des données des services d’urgence OSCOUR ®)

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Trois choses à savoir sur la cocaïne : 

Qu’est-ce que c’est ?

La cocaïne est un psychostimulant, qui se consomme principalement sous forme de poudre (chlorhydrate de cocaïne) généralement sniffée et plus rarement fumée ou injectée. Elle se consomme également sous forme de crack (cocaïne basée, composée de poudre additionnée d’un produit basique), chauffé pour être inhalé, on parle alors de « fumer le crack », ou plus rarement injecté. Son usage, sa détention et sa revente sont interdits par la loi et peuvent être punis d’une amende et d’une peine de prison (jusqu’à 3750 euros d’amende et 1 an de prison pour usage et détention). 

La production et ses conséquences :

La cocaïne est produite quasi-exclusivement dans trois pays d’Amérique latine : la Colombie, le Pérou et la Bolivie. Les niveaux de production ont connu une croissance sans précédent depuis cinq ans. La production de cocaïne a un impact environnemental important, en termes de pollution des milieux et de déforestation.

Un trafic déstabilisateur : 

Estimé à plus de 2 milliards d’euros en France en 2017, la vente illicite de cocaïne alimente les groupes criminels, sape l’état de droit et déstabilise un grand nombre de pays dans le monde, que ce soit dans les zones de production comme dans celles de consommation, comme notamment aux Pays-Bas et en Belgique. 

 

 

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