Oublions Kylie, Madonna et Lady Gaga bientôt sur le chemin de la maison de retraite et laissons la place aux nouvelles stars bien décidées à nous faire danser du matin au soir.
Dua Lipa
En une petite dizaine d’années, l’ancienne top-model reconvertie en chanteuse disco-pop et actrice, se sera imposée sur le podium des divas à une vitesse phénoménale. Égérie du styliste Jacquemus, un temps avec le réalisateur français Romain Gavras, Dua a trouvé la formule parfaite, club et pop, indie et mainstream, biatch et classe, avec l’album Future Nostalgia bourré à la lie de tubes et sa version club — meilleurs DJ set de ces dix dernières années — entièrement remixée par la célèbre DJ The Blessed Madonna. Récemment ses deux singles, le délicieux Houdini (qui n’est pas sans évoquer la sensualité érotique du Slow de Kylie) et Training Season ont prouvé que Dua Lipa était certainement la concurrente la mieux armée pour s’emparer du trône de Kylie.
Peggy Gou
La trentaine, originaire de Corée du Sud, mais ayant longtemps vécu à Londres avant de découvrir les joies des nuits berlinoises, Peggy Gou a quitté il y a une dizaine d’années le journalisme mode et chic (elle travaillait pour Harper’s Bazaar) après avoir découvert le deejaying avec son petit ami de l’époque. Très vite son style pop et dansant, énergique et hédoniste, fait d’elle une des nouvelles têtes d’affiche de la scène des clubs et festivals qu’elle écume, de Coachella à Soñar en passant par Primavera avec des cachets stratosphériques qui provoquent quelques grincements de dents chez ses compères masculins. Fan de fashion, elle a lancé Kirin, sa marque de streetwear, mais surtout accumule avec régularité les petits tubes d’électro dansante, à l’image de l’irrésistible I Go qui a fait danser Ibiza plus que de raison, de son remix du Can’t Get You Of My Head de Kylie ou de son récent (It Goes Like) Nanana, tube pop en diable qui s’incruste dans votre tête pour ne plus jamais en sortir.
Sam Quealy
Australienne débarquée en France pour y vivre les folies du Paris by night, Sam Quealy multiplie les sorties nocturnes comme les étiquettes. Tour à tour performeuse, danseuse, égérie, modèle, rappeuse, elle vient de se lancer dans la chanson avec Marlon Magnée, du groupe post new-wave et psychédélique La Femme, qui lui a concocté sur mesure Blonde Venus. Un album où la future diva puise allègrement dans le répertoire disco qui a fait les riches heures des années 70’s. Entre le son italo-disco du label Italians Do It Better et les clins d’œil à la période new-yorkaise d’Amanda Lear, rempli de tubes doux-amers et dansants, le premier album de la créature qui se définit idéalement comme une Jessica Rabbit égarée dans une rave, est une invitation vénéneuse et addictive à plonger jusqu’à plus soif dans le plus pailleté de la nuit. Et on ne cite pas les paroles, véritables incitations à la débauche sous toutes ses formes !
Charli XCX
Mi-écossaise, mi-indienne, la petite trentaine, la chanteuse-compositrice-productrice est devenue en quelques années une obligée de la scène dance autant qu’une artiste en or pour les majors du disque. Autant l’aise dans l’hyperpop que dans l’écriture pour les autres (Rihanna, Gwen Stefani, Tinashe…), capable d’aligner balades lacrymales comme bangers à faire suer Lady Gaga, Charli XCX multiplie les tubes à une vitesse folle. Accumulant les streams (son dernier single Von Dutch culmine à 7 millions d’écoute en quelques jours), Charli XCX semble ces derniers temps délaisser la pop tonitruante et hurlante qui a fait son succès pour filer vers des territoires plus électroniques et moins tapageurs. C’est tout le mal qu’on pouvait lui souhaiter.
Eloi
Jeune française queer découverte grâce à sa reprise, bénie par les anges, du tube Je t’aime de ouf de Wedjene, Eloi mélange tout dans un grand bain d’innocence et d’hédonisme. Eurodance, trance, pop, hyperpop, punk, Hi-NRG, la jeune chanteuse et productrice mixe les inspirations et les genres avec une décontraction qui n’appartient qu’à elle, une voix feutrée mi-chantée, mi-parlée et des paroles qui résonnent parfaitement avec l’époque. Mais surtout un sens de la mélancolie dansante, naïve et nerveuse, qui font dire à beaucoup qu’elle est certainement la prochaine Mylène Farmer. Mais, Dieu merci, en version bien plus destroy !
Kim Petras
Femme trans d’origine allemande, repérée très tôt par le producteur et faiseur de tubes Fabien Görg, choisie par Spotify dans le cadre de leur projet Rise, visant à découvrir les talents de demain, Kim Petras multiplie les provocations sexuelles, à l’image du titre — Slut Pop Miami - de son dernier album. Avec son mélange d’électro, de Miami bass, de pop pute et de rap, et de paroles explicites façon « these bitches can’t stop like me, I’m a sucking queen » ou de titres élégants comme Butt slut ou Gag on it, qu’on évitera de traduire pour ne choquer personne, Kim Petras a fait de la provoc sexuelle, et de ses tubes en forme de rush de poppers, son terrain de jeu. Inutile de préciser qu’on adore !