« La nudité fait partie de nous, cependant nous ne le savons pas toujours. L’enfant le découvre au cours de son évolution, mais bien des adultes se sentent mal à l’aise avec leur nudité », c’est avec ces mots en introduction de l’ouvrage Nudités, philosophie des naturismes que Bernard Andrieu, philosophe et commissaire de l’exposition Naturisme au musée des Civilisations de l’Europe te de la Méditerranée (MUCEM) propose un voyage au cœur de la nudité, de ses expressions, de ses tabous et de son acceptation. En 8 chapitres qui décortiquent, analysent, exposent et expliquent notre relation à l’être nu. Il brosse un tableau complet de cette nudité vue comme un tabou, vécue par sa norme esthétique, à travers l’intimité qu’elle délivre aux yeux de l’autres des autres. Mais au-delà du paraître, c’est aussi de droit dont il est question, celui relatif à une nudité partielle et celui d’assumer, de montrer ou de cacher ce corps nu. La nudité renferme bien des aspects tout aussi positifs que négatifs selon ce que l’on en fait. Aux bienfaits du vivre nu au soleil, et aux principes édités par le mouvement naturiste, l’impact d’une nudité qui s’affiche ouvertement par son coté sexuel crue et impudique dans la pornographie fait de la nudité, un produit, jusqu’à la politique de la nudité incarnant un combat autour de la libération des mœurs. Un essai efficace, compet et bien mené pour y voir un peu plus clair sur notre vision du nu individuel et collectif.
Nudités, Philosophie des naturismes, de Bernard Andrieu, Presse Universitaire de Rennes, collection Epures, 9,90€