Le 17 novembre sortait Crash cœur, le troi-sième album d’Eddy de Pretto. 36 minutes de déclaration d’amour au sens large. On l’a connu percutant avec Kid et la Fête de trop dans son premier album Cure, qui furent de véritables bombes lorsqu’elles ont été diffusées. Devenues des hymnes, elles sont aujourd’hui au panthéon des textes et des mélodies les plus entendues. A tous les bâtards, son second album réglait des comptes en déconstruisant la virilité anxiogène et la masculinité prédominante tout en assumant pleinement son homosexualité. Ce nouveau rendez-vous nous entraîne dans ce qui fait vibrer l’artiste. Les amours inspirantes de Rimbaud et Verlaine dans R+V, il parle de lui et de l’estime de soi dans Etre biennn, se joue de sonorités que l’on connaît avec la Javanaise de Gainsbourg dans Heureux ;))) ou une référence à Enrico Macias dans Mendiant de love. Le mélange des genres plus r n'b, pop et variété nous offre un autre aperçu des talents de compositeurs et d’écriture d’Eddy de Pretto. Avec une plume incisive, il fait virevolter les mots avec passion, sait nous toucher par sa tendresse et la complexité des relations qu’il met en scène notamment dans l’histoire d’une rupture à travers le titre Maison et nous transporte par la précision de son flow toujours aussi pointu et saccadé. A cet album, il s’offre un seul et unique duo en compagnie de Julie Armanet sur Eau de vie qui ouvre l’album. Crash Cœur en met plein les étiquettes et nous remplit les mirettes d’images ciselées sur cette foi en l’Amour dont Eddy de Pretto se fait ambassadeur. A consommer sans modération.