Dans les années 1990, une série de meurtres touche la communauté homosexuelle de New York. Dans l’indifférence la plus totale de la police, le fait passé inaperçu comme volontairement invisibilisé et les victimes oubliées. Dans cette enquête intitulée Last call Elon Green revient sur cette histoire qui a traumatisé la communauté à l’époque en lutte avec les ravages du sida. Alors que ces huit assassinats restent non élucidés, il remonte le temps et nous relate la vie cachée des gays de l’époque, et comment le meurtrier a procédé pour dénicher ces futures proies dans un piano-bar très fréquenté par les hommes de Big Apple avant de les tuer et de les démembrer. C’est dans ce climat de peur, que l’auteur nous pique au vif d’une histoire bien réelle qui nous fait frissonner par la barbarie des homicides, les stratagèmes mis en place, la perversité de l’assassin mais surtout la peur que cela a produit. Cette traque fastidieuse et longue met en lumière une homophobie systémique et nous permet de comprendre la couverture médiatique et judiciaire de cet épisode sanglant. Last Call réhabilite l’existence de ces hommes disparus et leur offre un adieu vibrant.
Last Call, de Elon Green, Ed Sonatine, 22,50€, 320 pages