Résidence Plein Ciel, dans un quartier populaire en périphérie de Mulhouse. Emile, un vieux monsieur habitant au 17ème étage, se jette par la fenêtre. Sa mort suscite immédiatement l’incompréhension et le désarroi de ses voisins. Lorsqu’un couple gay vient s’installer dans l’appartement du défunt, ces sentiments laissent la place aux interrogations, voire à une certaine méfiance.
Plein Ciel se veut un hommage à la vie dans ces grands ensembles de tours construites dans les années 60, et qui ont généralement bien mal vieilli. L’histoire ne sort pas de nulle part: le scénariste Pierre-Roland Saint-Dizier a vécu dans la résidence de 22 étages qui donne son nom à la bédé. Située dans le quartier des Coteaux à Mulhouse, elle avait été qualifiée à l’époque de sa construction de « plus beau quartier » de la ville. Avec cette histoire simple et touchante, l’auteur et le dessinateur dépeignent le quotidien de ces bâtiments aujourd’hui si souvent regardés de haut. « On n’est pas des demeurés qui vivent dans des cages à lapin », lance d’ailleurs un des résidents lorsqu’on évoque un projet de réhabilitation du quartier. Dans ces tours qui peuvent abriter l’équivalent d’un petit village, il y a des gens qui grandissent, qui s’aiment, qui vivent des drames ou qui mènent juste leur train-train quotidien. La vie, quoi. Plein ciel leur fait honneur.
Plein Ciel, Pierre-Roland Saint-Dizier et Michaël Crosa, Editions Ankama.