Dans les pages de Libération, le journaliste Alain Pacadis relatait les nuits parisiennes des plus hype au plus underground. L’écrivain Charles Salles livre un récit fictionnel passionnant autour de ce personnage complexe et énigmatique qui a brûlé la vie par les deux bouts pour disparaître à l’âge de 36 ans. Rien ne prédestinait ce jeune homme de province à devenir ce dandy noctambule adepte de tous les plaisirs, addict aux substances, homosexuel affirmé et fêtard invétéré. De cette icône, c’est bien plus qu’une existence personnelle qui se déroule, ce sont les mutations de l’histoire que l’on observe à travers les folies d’un homme pris dans une flopée d’excès. Cette virée nous entraîne dans les années 80 pile au moment où le sida fait des hécatombes. Nous filons dans les coulisses des Bains Douches et du Palace, ses secondes maisons où l’on croise les grands noms de la nuit qui forment sa famille de cœur, les clubbers comme autant de compagnons d’aventures. Le punk et les contre-cultures sont sa dope. Ce premier roman vaut plus qu’un simple coup d’œil. Dans un style maîtrisé savamment dosé et parfaitement documenté, Charles Salles offre à ce personnage mythique de la nuit une parenthèse enchantée. L’anticonformiste patenté qui flirte entre folie douce-amère et une insouciante mélancolie révèle sa Face B. A dévorer.
Alain Pacadis – face B, de Charles Salles, Ed. de la Table ronde, 22€