Au cœur du Paris des années 70, le Palace résonne comme une bouffée de fantaisie, un repère de liberté et un exutoire où tout est permis. Eva Ionesco raconte dans «Les enfants de la nuit», son parcours personnel de pré-adolescente tiraillée et libertaire.
Ces 448 pages signées d’Eva Ionesco tapent très fort. Eva n’est pas une fille comme les autres. Ce livre est le fruit de ce qu’elle a vécu et de souvenirs qui, aussi abruptes que tranchants, trash et dérangeants, tarabustent et heurtent à bien des égars, mais c’est aussi la période de l’insouciance, l’envie de contrecarrer l’indicible, de se faire une place et d’échapper au destin. Dans ces années décisives pour une jeune fille qui se construit, les prémices de la vie que lui a réservée sa mère en la mettant en pâture à des corps masculins qui l’ont rondement souillés, ont eu comme effet de faire de cette pré-adoscente une jeune fille perdue, en quête de repère, de sens. Des clubs aux célébrités, des défilés aux amitiés, on file avec sa bande de potes derrière le cadre reluisant de la nuit parisienne pour jouer avec le feu, s’abandonner dans un tourbillon de drogues, fêtes, sexe et violences compris et peut-être au détour, trouver l’amour. Les Enfants de la nuit, Eva Ionesco, Ed. Grasset.